Dépistage des troubles de l’audition
Recherche des facteurs de risque de surdité
- Antécédents familiaux de surdité (+/-prothèses auditives < 50 ans),
- Infection anténatale TORSCH (Toxoplasmose, Rubéole, Syphilis, CMV, Herpès),
- Syndrome malformatif connu pour son association à une surdité (face, tête, cou),
- Score d’APGAR < 4 à 5 minutes,
- Prématurité < 32 SA ou poids de naissance < 1500 grammes,
- Ventilation néonatale > 10 jours,
- Troubles neurologiques d’origine centrale,
- Hyperbilirubinémie nécessitant une exsanguino-transfusion,
- Méningite bactérienne,
- Traitement par aminosides en fin de grossesse ou plus de 5 jours en période néo-natale.
Réaction aux stimuli sonores (stimulation sonore en champ libre)
- Normalement le nouveau-né réagit aux bruits : sursaute, s’arrête de pleurer…
- On peut utiliser un babymètre comme celui de Veit-Bizaguet (bruit calibré, à 5 cm de l’oreille).
Oto-émissions acoustiques provoquées (OEA)
- La stimulation de l’oreille par un son bref entraine la génération d’énergie par les cellules ciliées et l’émission extérieure d’un son complexe enregistré dans le conduit auditif externe.
- Ce test est pratiqué de plus en plus souvent avant la sortie de la maternité.
L’audition est considérée comme normale si le nouveau-né a des réactions aux stimuli sonores et des oto-émissions acoustiques provoquées.
=> Potentiels évoqués auditifs (précisent le seuil auditif, examen long et nécessitant parfois une sédation) :
- Si pas d’oto-émissions acoustiques provoquées ou
- Si facteurs de risque de surdité.
Dépistage des troubles de la vision
Interroger les parents sur les facteurs de risque : ils imposent un examen ophtalmologique à prévoir entre le 3ème et le 12ème mois (avec étude de la réfraction après cycloplégie) :
- Prématurité (surtout si < 32 SA et/ou association avec une rétinopathie du prématuré et/ou une complication cérébrale de la prématurité),
- Petit poids de naissance < 2 500 gr (surtout si < 1 500 gr),
- Infirmité motrice cérébrale, troubles neuro-moteurs,
- Anomalies chromosomiques (en particulier la trisomie 21),
- Craniosténoses et malformations de la face,
- Embryofoetopathies,
- Exposition in utero à la cocaïne et/ou à l’alcool et/ou au tabac,
- Antécédents familiaux de troubles de la réfraction (hypermétropie, myopie, anisométropie) ou de strabisme, y compris l’existence d’un strabisme chez un jumeau.
Examen externe de l’œil
- Examen des paupières,
- Vérification de la symétrie des globes oculaires,
- Examen à l’aide d’un point lumineux (« lampe-crayon ») de la sclérotique, de la conjonctive, de la cornée, de l’iris, des pupilles.
Les pupilles doivent être noires, rondes, de même taille, et la cornée parfaitement transparente. L’examen des pupilles se fait au mieux avec un ophtalmoscope, qui permet l’étude de la lueur pupillaire, qui doit être rouge - orangé, de la même couleur pour les deux yeux.
Cet examen externe est important : de grands beaux yeux larmoyants sont signe de glaucome congénital, la leucocorie (pupille blanche) peut se voir en cas de rétinoblastome ou de cataracte congénitale.
Rechercher les réflexes visuels normalement présents à la naissance, selon l’ordre de réalisation suivant :
- Réflexe d’attraction du regard à la lumière douce.
- Réflexe photo moteur, étudié sur un œil en cachant l’œil controlatéral.
- Réflexe de fermeture des paupières à l’éblouissement.
Toute anomalie de cet examen impose un examen ophtalmologique rapide.