Prévention et dépistage : Consultation à 4 ans

L'essentiel

Prévention et dépistage :

·       Prévention bucco-dentaire ; consultation chirurgien-dentiste

·       Vitamine D

·       Saturnisme

·       Accidents domestiques fréquents

·       Qualité du sommeil

·       5 messages face aux écrans :

o   Comprendre le développement des écrans sans les diaboliser

o   Ecrans dans les espaces de vie collective, pas dans les chambres des enfants

o   Des temps sans aucun écran

o   Oser accompagner la parentalité pour les écrans

o   Veiller à prévenir l’isolement social


Cotation GS+MEG (30 euros) ; cotation du Test de Lang : BLQP010 (25,32 euros) ; consultation complexe de l’enfant de 3 à 12 ans, à risque avéré d’obésité CSO (46 euros), 2 fois par an (sur feuille de soins papier coter CCX)

En détail

Prévention et dépistage :

De la naissance à 16 ans, chaque enfant bénéficie gratuitement de 20 examens de santé

Le suivi préventif des enfants comprend 17 examens au cours des 6 premières années, répartis ainsi (+ 3 autres jusqu'à 16 ans)  :

Au cours de la 1ère année   11 examens :
  • dans les 8 jours qui suivent la naissance
  • au cours de la 2e semaine
  • avant la fin du 1er mois
  • 1 fois par mois entre le 2e et le 6e mois (5 examens)  
  • au cours des 9e, 12e et 13e mois
Au cours de la 2e année 2 examens :
  • entre 16 et 18 mois
  • au cours du 24e ou du 25e mois
De la 3e à la 6e année 4 examens :1 examen par an jusqu'à l'âge de 6 ans
Entre 8 et 9 ans 1 examen
Entre 11 et 13 ans 1 examen
Entre 15 et 16 ans 1 examen


Cotations :

·       Les examens médicaux de 0 à 6 ans sont cotés : GS + MEG (30 euros)

·       La sécurité sociale rembourse à 100 %, au titre de la Maternité (inscrire la date de naissance) les 20 consultations de suivi préventif de l’enfant de 0 à 18 ans.

·       Le dépistage de la vision binoculaire par Test de Lang est coté : BLQP010 (25,32 euros) : cette cotation ne comprend pas la limitation d’âge à 3 ans

·       La consultation complexe de suivi et de coordination de prise en charge de l’enfant de 3 à 12 ans, à risque avéré d’obésité, est cotée : CSO (46 euros), limitée à 2 consultations cotées par an (sur feuille de soins papier coter CCX).


Poursuite de la supplémentation Vitamine D : 1 dose 80000 à 100000 UI en février et novembre

Ne pas fumer en présence de l’enfant

Prévention bucco-dentaire :

·       Brossage des dents : au moins 2 minutes, 2 fois par jour

·       Avec une brosse à dent de petite taille, souple

·       Avec un dentifrice fluoré adapté (aux enfants de 4-6 ans)

·       Absence de prise alimentaire et de boisson autre que de l’eau en dehors des repas

·       Consultation annuelle chez un chirurgien-dentiste à partir de 3 ans : apporter le carnet de santé (pages dédiées)

Vaccinations : En principe à jour, rattrapages éventuels en cas d’absence d’injections parmi celles attendues, soit : 3 hexavalents, 3 Pn13, 2 ROR, 2 Mn

Sommeil : interrogatoire à propos de :

·       Sieste l’après-midi 

·       Difficultés d’endormissement, lecture d’une histoire pour l’endormissement ; point de vigilance sur le co-sleeping

·       Réveils nocturnes

·       Pas de traitements médicamenteux

Repère : avant 5 ans le temps de sommeil se situe entre 11 h et 14 h environ

Dépistage du saturnisme :

Rechercher des facteurs de risque :

·       L’enfant habite ou fréquente régulièrement un bâtiment construit avant le 1er janvier 1949 et les peintures sont écaillées, OU des travaux de rénovation ont récemment été réalisés, OU l’enfant mange des écailles de peinture (comportement de pica),

·       Dans l’entourage de l’enfant, une autre personne (frère, sœur, camarade, mère…) est, ou a été, intoxiquée par le plomb,

·       L’enfant habite ou fréquente régulièrement des lieux proches d’un site industriel à risque en activité ou non,

·       Les parents exercent une activité professionnelle ou de loisir à risque, y compris une activité de récupération,

·       L’enfant habite un logement construit avant 1955 situé dans une commune alimentée par une eau potable agressive et il consomme régulièrement l’eau du robinet (s’informer auprès du service « Santé environnement » de l’ARS),

·       L’enfant est arrivé récemment en France (exposition potentielle dans le pays d’origine).

Prescrire une plombémie si présence d’au moins un facteur de risque.

Prévention des accidents domestiques :

L’enfant est plus mobile et curieux de son environnement, teste les interdits… La banalisation des parents, qui considèrent que cela fait partie de l’apprentissage normal, les empêche de mesurer la gravité potentielle de ces accidents.

Chutes :

·       Le risque de traumatisme crânien demeure important

·       A partir de 3 ans, le mécanisme de chute diffère, avec de plus en plus souvent des accidents à cinétique croissante : en courant, à tricycle puis à vélo…

·       Faire porter systématiquement un casque homologué et des protections adaptées pour les activités physiques

·       Ne pas laisser l’enfant sans surveillance en hauteur, en particulier sur des jeux d’extérieur

·       Ne pas laisser l’enfant sans surveillance dans une pièce à la fenêtre ou le balcon ouverts

Noyade :

·       Vigilance en cas de baignade

·       Ne jamais laisser un enfant sans surveillance à proximité d’un plan d’eau, si petit et si peu profond soit-il : piscines, lacs, rivières…

·       La sécurisation des accès aux points d’eau, piscine… (barrières de sécurité, systèmes d’alarme…) ne dispense jamais d’une surveillance parentale vigilante attentive

Brûlures :

·       Attention aux appareils électroménagers chauds

·       Attention à l’accès à la cuisine : casseroles sur la plaque de cuisson, liquide chaud des bouilloires/cafetière/théière…

·       Attention aux aliments réchauffés au four à micro-ondes

Electrocution :

·       Mettre des dispositifs de sécurité sur les prises électriques, faire vérifier l’installation si douteuse, ne pas utiliser d’appareil électrique à proximité de l’eau

·       Prédominance de l’électrisation domestique chez le garçon de moins de 4 ans par du courant à bas voltage, avec des lésions des extrémités et de la bouche

Intoxications :

·       Ne pas laisser de produits dangereux (ménagers, de bricolage, médicaments…) à portée de l’enfant 

·       Les placer en hauteur, installer des systèmes de verrouillage des portes et tiroirs

·       Les intoxications par les plantes ou baies sont souvent bénignes

·       Pour le médecin, y penser devant tout tableau neurologique non fébrile et trouble du rythme inexpliqué

Corps étranger :

·       Attention aux jouets endommagés, aux petits objets

·       Danger si ingestion de pile bouton ou d’aimants : risque de perforation/volvulus intestinal

·       Danger en cas d’inhalation de corps étranger : l’enfant a t-il toussé, comment respire t-il (absence de ventilation, cyanose, bruit respiratoire…)

·       Attention aux corps étrangers dans les narines, les conduits auditifs…

Autres traumatismes aigus :

·       Maintenir les portes fermées ou ouvertes bloquées : par des systèmes bloquants, anti-pincement de doigts

·       Attention aux autres portes : les tiroirs, les portes de placards… Utiliser des bloques-portes et bloques-tiroirs

·       Attention en fermant la portière de la voiture

·       Attention aux angles des meubles (tables, commodes, consoles…) : utiliser des protèges-coins

·       Attention aux transports : toujours attacher l’enfant dans sa poussette « même pour une minute le temps de sortir du cabinet »

·       Attention en voiture :

o   Toujours utiliser un siège-auto homologué, adapté à l’âge et la corpulence de l’enfant

o   Toujours prendre le temps nécessaire pour attacher correctement l’enfant dans son siège-auto

o   Même pour un très court trajet

·       Attention en cas d’animaux domestiques : ne pas laisser un enfant seul avec un animal

Protection solaire :

·       Mesures de protection solaire physique : vêtements légers à manches longues, casquette/chapeau, lunettes de soleil…

·       Crème solaire écran total : application sur tout le corps et le visage, renouvelée régulièrement

·       Pas d’exposition solaire aux heures les plus chaudes

·       Hydratation fréquente


Négligence, maltraitance :

·       Rechercher des facteurs de risque liés à l’environnement bio-psycho-social

·       Questionner sur d’éventuelles difficultés de comportement de l’enfant (colères difficiles à gérer, sommeil perturbé… ) rapportées par les parents et/ou l’entourage

·       Questionner sur des difficultés éducatives parentales

·       Questionner sur des traumatismes récents et leurs mécanismes de survenue

En cas de difficultés notables : le déclenchement d’une Information Préoccupante auprès de la Cellule de Recueil des IP (CRIP : elle dépend du Conseil Départemental) peut être indiqué après explications aux parents

En cas d’urgence, l’enfant doit être soustrait au risque de récidive de maltraitance, souvent par une hospitalisation, et un Signalement au Procureur de la République est nécessaire.

Pour en savoir plus

·       Ministère des Solidarités et de la Santé. Carnet de santé 2018. Disponible sur < https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/carnet_de_sante-num-.pdf> (consulté le 2/3/2019).

·       Maslach C, Jackson SE. The measurement of experienced burnout. Journal of organizational behaviour. 1981 ; 2(2) : 113-99.

·       Malach-Pines A. The Burnout Measure Short version (BMS). International journal of Stress Management. 2005. 12(1): 78-88.

·       Séjourné N, Sanchez-Rodriguez R, Leboullenger A (et al.). Maternal burn-out : an exploratory study. J Reprod Infant Psychol. 21 févr 2018; 1-13.

·       Mikolajczak M, Raes ME, Avalosse H (et al.). Exhausted Parents : Sociodemographic, Child-Related, Parent-Related, Parenting and Family-Functioning Correlates of Parental Burn-out. Journal of Child and Family Studies. 7 oct 2017;1(13),1024–1062.

·       Société Française de Pédiatrie. L’enfant et les écrans : les recommandations du Groupe de pédiatrie générale (Société Française de Pédiatrie) à destination des pédiatres et des familles. Perfectionnement en Pédiatrie 2018;1:19–24

·       Manger Bouger. Disponible sur <http://www.mangerbouger.fr> (consulté le 2/3/2019)

·       JO 28/02/2019 : Décret N°2019-137 du 26/02/2019 relatif aux examens médicaux obligatoires de l’enfant et au contrôle de la vaccination obligatoire

·       JO 28/02/2019 : Arrêté du 26/02/2019 relatif au calendrier des examens médicaux obligatoires de l’enfant

·       Solidarites-sante. Les troubles de l’évolution du langage chez l’enfant, guide pratique. 2007. (Internet). Disponible sur : < https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/plaquette_troubles-2.pdf> (consulté le 9/3/2019).

·       Haute Autorité de Santé. Propositions portant sur le dépistage individuel chez l’enfant de 28 jours à 6 ans, destinées aux médecins généralistes, pédiatres, médecins de PMI et médecins scolaires. 2005. (Internet). Disponible sur : < https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/depistages_individuels_28j-6ans_-_propositions_2006_2006_12_28__15_55_46_52.pdf> (consulté le 9/3/2019).

·       Haute Autorité de Santé. Comment améliorer le parcours de santé d’un enfant avec troubles spécifiques du langage et des apprentissages ? Décembre 2017. (Internet). Disponible sur : < https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2018-01/guide_tsla_vf.pdf> (consulté le 9/3/2019).

·       Cole TJ, Lobstein T.Courbes de l’International Obesity Task Force (IOTF). Pediatric Obesity 2012

·       HAS. Surpoids et obésité de l’enfant et de l’adolescent, Actualisation des recommandations de bonnes pratiques professionnelles, Septembre 2011. (Internet). Disponible sur : < https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2011-09/obesite_enfant_et_adolescent_-_synthese.pdf> (consulté le 9/3/2019).

·       Propositions pour une Politique Nationale Nutrition Santé à la hauteur des enjeux de santé publique en France PNNS 2017-2021.Disponible sur : <http://sf-nutrition.org/wp-content/uploads/2017/11/PNNS-2017-2021.pdf> (consulté le 9/3/2019).

·       J.-P. Girardet et al. Comité de nutrition de la Société Française de Pédiatrie. Alimentation de l'enfant et facteurs de risque cardio-vasculaire. Arch Pediatr 2010;17:51-59

·       J.-P. Girardet, et al. Comité de nutrition de la Société Française de Pédiatrie. Les enfants consomment-ils trop de sel ? Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie.Arch Pediatr 2014;21:521-528

·       Turck D. Comité de nutrition de la Société Française de Pédiatrie. Historique de la diversification alimentaire. Arch Pediatr. 2010; 17 (Suppl 5): S191-4.

·       ANSES Agence nationale de sécurité sanitaire. Actualisation des repères relatifs à l'activité physique et sédentarité. Février 2016. (Internet). Disponible sur : < https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2012SA0155Ra.pdf> (consulté le 9/3/2019).

·       Site de la Société Française de Pédiatrie. Disponible sur : < http://sfpediatrie.com>